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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 22:04

 derapage-500x398W.jpgAprès les actes extrêmement graves qui se sont déroulés à Grenoble au début de l'été, Nicolas Sarkozy a choisi de s’enfoncer dans l’aveuglement répressif.

Nicolas Sarkozy souhaite ainsi étendre les peines planchers, oubliant que les auteurs de violences sur des dépositaires de l’ordre public sont déjà lourdement condamnés quand ils sont appréhendés. Les peines planchers devaient au départ viser essentiellement les récidivistes criminels. Or ceux-ci étant souvent condamnés à des peines supérieures au plancher, elle aboutit aujourd’hui a des absurdités. Un voleur de pain au chocolat a ainsi été condamné à un an de prison ferme le 3 juin dernier à Lorient. Il souhaite aussi augmenter les possibilités de déchéance de nationalité, procédure extrêmement rare, vu son passif en France. Quand à mettre en cause pénalement les parents de mineurs délinquants, cette proposition démagogique est clairement contraire au droit français et international.

Encore une fois Nicolas Sarkozy fait donc preuve d’aveuglement répressif, essayant de faire oublier son échec en matière de sécurité. Plus de 10.000 postes ont été supprimés en police et gendarmerie depuis 2007. La police de proximité, qui a fait preuve de son efficacité à combattre la délinquance et réduire les tensions a été démantelée. Pour quels résultats ? Les Verts demandent le rétablissement  des postes supprimés , pour mettre en place une police de proximité en lien direct avec la population.

L’inflation des lois, le durcissement des mots ne feront pas oublier la diminution des postes et l’augmentation des violences. En confondant répression aveugle et sécurité, Nicolas Sarkozy est à côté des attentes de la population et des forces de police.

Le gouvernement ne recule devant rien pour détourner l’attention des vrais problèmes - la crise, le chômage, l’insécurité, l’affaire Woerth-Béttancourt...

Le débat nauséabond sur l’identité nationale, les petites phrases scandaleuses de plusieurs membres du gouvernement, la burqa ou l’insécurité n’ont pas suffi.

Il fallait trouver autre chose et Sarkozy a trouvé un autre bouc émissaire : les gens du voyage, les roms, les tziganes. Il les montre du doigt, les stigmatise pour cacher l’échec de sa politique.

Dans sa précipitation, il se permet tous les amalgames. Environ 95% de ceux qu’on appelle les gens du voyage ou rom sont des citoyens français, traités comme des citoyens de seconde zone. Au lieu de les désigner comme des boucs émissaires, le gouvernement ferait mieux de faire mettre en application la loi Besson (l'autre, pas celui-là) afin que ceux qui vivent en caravane puissent bénéficier d’aires d’accueil dignes de ce nom.

Quand aux roms non français, la plupart viennent de Roumanie, ce sont des citoyens européens, mais sans droits, harcelés dans leur pays d’origine et partout en Europe. Ils devraient pourtant bénéficier des mêmes droits que tous les citoyens appartenant à l’Union Européenne.

Les  délires paranoïaques anti-étrangers de nos ministres sont  tout simplement scandaleux. On secoue aujourd’hui l’épouvantail des voleurs de poule.

C’est une nouvelle version de la démagogie sécuritaire d’un président en chute libre, affaibli par les scandales qui pourraient démontrer que le sommet de l’Etat est gangrené par la corruption.

Les étrangers ne sont pas un problème

Les étrangers ne sont pas un problème

Le 5 août, Frédéric Lefebvre, a continué dans la lancée présidentielle de Grenoble. La voix officielle de l’UMP a indiqué que "la question des étrangers" était un "problème majeur" en France et qu’il y a "des liens entre la délinquance et l’immigration".

On ne peut que s’offusquer une nouvelle fois de ces amalgames choquants et inadmissibles venant d’un parti qui se dit républicain. Mais on peut quand même s’interroger. On peut s’interroger sur les raisons qui amènent l’UMP à reprendre avec une exactitude alarmante les mots, les phrases et les propositions de l’extrême droite. On peut s’interroger sur les conséquences qu’aura cette banalisation de propos dangereux. On peut s’interroger sur l’assourdissant silence de ceux qui crient « Halte au feu ! » lorsque un des leurs est attaqué mais qui s’effacent lorsqu’un autre dérape. Et surtout on peut s’interroger sur ce rapprochement avec le Front national.

Les étrangers ne sont pas un problème mais les propos irresponsables de la majorité en sont un.

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