Tribune de septembre 2019: A nouveau cet été, les dérèglements climatiques ont transformé Colombes en four, insupportable de chaleur. Devenue trop chère, elle est la proie des grands promoteurs et de la spéculation immobilière qui la rende peu à peu petit à petit inaccessible à l’écrasante majorité de la population. Hyperdenses et saturées, elles se heurtent à la pollution, au bruit, aux transports bondés, parfois à l’inhumanité des rues et à la promiscuité permanente. Sans oublier que les centres commerciaux qui les entourent ou les grandes chaînes internationales et autres Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) dont elles sont devenues les royaumes les empêchent de préserver un commerce de proximité vivant et diversifié.
Nous devons tout faire pour (re)mettre de la nature en ville, seul moyen pour vivre ensemble avec des pics de chaleur bientôt à plus de 50° C. Nous devons écouter l’immense majorité des colombiens qui aspirent à apaiser leurs cadres de vie, à mieux respirer, à créer plus de lien social et tout simplement à redécouvrir ce qu’habiter un lieu veut dire; Nous ne voulons plus d'une ville condamnée à observer, gérer, voire aggraver les conséquences des défis que nous avons à relever. Nous voulons une ville qui y apporte enfin réellement les solutions.
Cela renvoie à la rupture avec le «tout-voiture individuelle» et à l’investissement dans la voirie et les grandes infrastructures au service des transports collectifs, des liaisons piétonnes et des mobilités actives, afin que chacun·e puisse en toute sécurité marcher ou faire du vélo pour aller au travail, à l’école, ou tout simplement se promener.
Notre horizon est de redonner corps au «droit à la ville» et de garantir les droits fondamentaux de toutes et tous: droits au logement, à la santé, à la sérénité, à l’éducation et à la culture… Cela doit passer notamment par un encadrement strict du marché immobilier pour faire baisser le prix des loyers mais aussi par une amélioration des logements, en investissant massivement contre la précarité énergétique. Colombes, comme bien d'autres villes des Hauts-de-Seine, concentre les richesses. Il s’agit d’en organiser la redistribution vers les plus vulnérables : personnes sans domicile, personnes aux revenus modestes, migrant·e·s, travailleurs ubérisés… Des milliers d’habitants sont concernés. Le traitement que nous leur infligeons aujourd’hui déshonore nos cités
L’histoire future retiendra moins les maires bâtisseurs que celles et ceux qui auront réussi à redonner une vraie place à la nature en ville mais aussi à chaque habitant.