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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 22:49

L'ancienne dissidente soviétique Elena Bonner, veuve du prix Nobel de la paix Andreï Sakharov, est morte samedi à Boston à l'âge de 88 ans, a-t-on appris auprès de sa fille Tatiana Iankelevitch.

Elena Bonner, qui a succombé à une défaillance cardiaque, était hospitalisée depuis le 21 février.

Elle était née le 15 février 1923 à Merv, dans l'actuel Turkménistan.

 

D'abord connue comme la femme du dissident Andreï Sakharov, le prix Nobel de la paix 1975, qu'elle avait épousé en 1971, Elena Bonner s'était forgé sa propre réputation de militante infatigable pour les droits de l'Homme face au régime soviétique.

 

Le petit appartement moscovite du couple était devenu le siège officieux du mouvement de dissidence dans l'URSS des années 70, jusqu'à ce qu'Andreï Sakharov soit condamné à un exil intérieur à Gorki, aujourd'hui Nijni-Novgorod, en 1980. Elena Bonner avait elle aussi été bannie à Gorki quatre ans plus tard.

 

Dans le cadre des réformes de la présidence de Mikhaïl Gorbatchev, le couple avait été autorisé à regagner Moscou en 1986 où ils avaient continué leur combat jusqu'à la mort d'Andreï Sakharov en 1989.

Tous deux faisaient l'objet d'un harcèlement perpétuel de la part des autorités. Les responsables soviétiques s'attaquaient régulièrement à Elena Bonner, présentée comme un agent étranger qui avait fait pression sur son époux, le père de la bombe atomique soviétique, pour qu'il se retourne contre son pays.

 

Après le décès de Sakharov, et l'effondrement de l'URSS deux ans plus tard, Elena Bonner avait poursuivi le combat pour la défense des droits de l'Homme. Mais elle s'était fait de plus en plus discrète, alors que sa santé se dégradait. Elle avait notamment souffert de deux crises cardiaques, en 1995 et 1996.

 

Elle avait néanmoins travaillé à l'édition des mémoires de son mari, publiées en 1997, et pris la parole pour dénoncer la politique de Boris Eltsine, critiquant la guerre en Tchétchénie et les manques de la jeune démocratie russe.

 

Ces derniers années, elle avait apporté son soutien aux opposants à Vladimir Poutine, ancien agent du KGB, devenu président puis Premier ministre. En mars 2010, elle avait été la première à signer une pétition appelant au départ de Poutine.

 

En décembre dernier, faute de pouvoir se déplacer, elle avait envoyé un discours qui avait été lu lors d'une manifestation de l'opposition à Moscou. "Considérez que je suis venue, une fois encore pour sauver ma patrie, même si je ne peux pas marcher". AP

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