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20 décembre 2018 4 20 /12 /décembre /2018 07:30

Ce soir se tiendra le 1er conseil municipal après l’annonce de sa démission par Philippe Sarre. Le 1er depuis bien longtemps même s’il avait commencé ces derniers mois à prendre ses distances avec la politique en général, et la politique locale en particulier. Je n’ai pas connu tout son parcours, mais je l’ai côtoyé ces 10 dernières années lorsqu’il était maire et moi maire-adjoint puis conseillers d’opposition.

Je sais que ce n’est pas à la mode, mais je voudrais ici rappeler son réel attachement et son ambition pour la ville de Colombes et pour ses habitants au long de ses années. Et l’attention qu’il portait à tous les dossiers entrant dans le champ des compétences communales, qui concernaient souvent d’autres enjeux supra communaux. Son passé d’enseignant et de directeur d’école, de syndicaliste, de militant politique n’y sont pas pour rien.

 

Nous n’appartenions pas à la même formation politique, n’avions pas le même tempérament, ne partagions pas toujours les mêmes points de vue, nous ne sommes pas amis dans nos vies privées. Nous nous sommes engueulés, fâchés, réconciliés. Il portait parfois des choix que je ne partageais pas - et c’était vrai pour d’autres - mais il a su la plupart du temps organiser le débat interne pour que le collectif municipal porte le mieux possible  les projets municipaux.  Même si ça ne lui faisait pas plaisir, je me souviens de sujets où il a accepté d’être mis en minorité à l’issue de débats passionnés et passionnants. Il a eu à arbitrer, à décider bien des dossiers, et à gérer des tensions entre individus.  Au final, et c’est cela qui compte, nous avons tous œuvré pour notre ville, chacun à sa manière, en totale cohérence, sous sa conduite.

 

Philippe Sarre, qui avait été élu conseiller général (ça s’appelait comme cela à ce moment-là) a fait le choix de pas cumuler ce mandat avec celui de maire et de démissionner du Conseil Général.  Beaucoup auraient pu prendre et  pourraient encore prendre exemple sur lui, mais ce n’est pas dans l’air du temps notamment à Colombes où le cumul des mandats est appliqué avec zèle.

 

En 2008, l’écologie n’était pas sa tasse de thé, mais il avait l’intuition que cela devenait un véritable enjeu et s’est peu à peu approprié le sujet, pas assez au gout des élus écolos mais beaucoup plus que ceux qui y résistaient au sein de l’équipe municipale élue cette année-là.

 

Nous étions en phase également sur l’importance du rôle de l’intercommunalité (ancienne formule) dans le développement  local et je le remercie encore aujourd’hui d’avoir pris son bâton de pèlerin pour rebâtir avec les autres maires de la boucle nord un chantier laisé en jachère par sa prédécesseuse.

 

Nous avions en 2008 construit un projet autour des solidarités, de l’écologie et de la démocratie locale.

Nous avons  essayé de le mettre collectivement en œuvre, dans la diversité de l’ensemble de l’équipe municipale, en faisant face à de nombreuses difficultés, tout en préservant et renforçant la qualité de vie dans notre ville, le service public local, la participation des habitants. Avec le recul, on se dit que certainement on aurait pu éviter certaines erreurs, mais quand on est dans l’action politique quotidienne, on n’a pas ce recul et on peut électoralement le payer cher.

 

Certains essaient de mettre entre parenthèses, voire d’effacer, comme cela se faisait à l’époque de la guerre froide, cette mandature 2008-2014 au cours de laquelle nous avons travaillé pour la ville. C’est une profonde erreur politique.

 

Des Colombiens, outre la haine de classe irrationnelle que certains vouaient à Philippe Sarre qui n’a pourtant jamais été un extrémiste pendant ses mandats (ni avant je pense), ont considéré que la défaite de 2014 était due à la politique conduite localement sous son autorité, ce qui est possible pour partie. D’autres ou les mêmes, lui ont reproché de ne pas être assez à gauche, ou encore d’être trop à gauche. Injonctions contradictoires. Il a surtout été lui-même, avec ses qualités et ses défauts. On le savait avant. Mais les fonctions souvent façonnent aussi les personnalités au fil du temps.

 

.En 2014, les débats nationaux et la politique menée par le gouvernement ont conduit de nombreuses villes à basculer à droite, dont Colombes. Cette défaite a été difficile pour lui. Mais même si l’on trouve cela injuste, c’est la dure loi du suffrage universel.

 

Après les dernières élections municipales, nous nous sommes retrouvés dans l’opposition et Philippe Sarre, malgré des attaques assez basses et viles de la nouvelle majorité, a toujours veillé, avec l’ensemble de l’opposition de gauche et des écologistes, à préserver les acquis sociaux, démocratiques, environnementaux que la majorité actuelle a consciencieusement détricotés depuis plus de 4 ans. Même quand il a décidé de quitter le PS pour des raisons qui lui sont propres et de rejoindre En Marche, il a été constant dans cette attitude. Et nul ne peut le contester. En tout cas pas moi.

 

De temps à autres, quand il n'est pas en bretagne ou ailleurs dans le monde, c'est toujours avec plaisir que je le croise avec son épouse dans une rue de Colombes ou à l'Avant-Seine, car la vie continue.  

 

Je suis évidemment en désaccord avec son choix de rejoindre En Marche même si nous n'avons jamais échangé sur ce sujet, mais malgré cela je lui garde toute mon estime pour le travail qu’il a mené en faveur de Colombes et de ses habitants. Et je voulais exprimer publiquement ma reconnaissance.

 

Sans doute y aurait-il bien d’autres sujets à évoquer, bien d’autres mots à dire mais je m’en arrêterais là. Maintenant qu’il a définitivement fait de nouveaux choix de vie loin de la politique, même si je suis certain qu’il ne s’en désintéressera pas tout à fait, de Je lui souhaite pleine réussite et bonheur, à lui et aux siens.

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