En principe, cette procédure de marché global de performance, dérogatoire au code des marchés publics, s'applique à des domaines complexes.Or l'éclairage public n'est pas à priori un domaine complexe. Ainsi, actuellement le marché de l’éclairage public est de 1 an renouvelable 2 fois, donc 3 ans.
Dans le rapport, vous ne nous expliquez pas pourquoi vous passez d’un marché public classique à un marché global de performance de 8 ans ;
Vous auriez pu rappeler rappeler le contexte, ce que vous ne faites pas, à savoir plus de 4 millions de points lumineux obsolètes sur-consomment de l'énergie en France et qu’il y a donc urgence à diminuer la consommation d'énergie globale. Que parmi les consommateurs d'électricité par l'éclairage, les collectivités représentent près d'un quart de la consommation totale d'après l'Ademe. L'agence révèle également qu'en 2018 l'éclairage public représente 41 % de leur consommation d'électricité totale : c'est un montant considérable et un levier non négligeable puisque l'éclairage public représente 37 % de la facture d'électricité pour une collectivité
Votre consultation pour ce marché global de performance que vous avez engagée récemment indique plusieurs éléments :
Tout d’abord, et vous le précisez dans le rapport, le marché traite de plusieurs sujets : la gestion énergétique de l’éclairage public, mais aussi , son exploitation et sa maintenance, mais encore la reconstruction partielle des installations d’éclairage public ;
Les prestations sont décomposées en 4 postes :
- Poste G1 : Gestion de l'énergie électrique (hors fournitures) pour environ 3200 Gwh annuel (je pense que vous vous êtes trompé c’est sur 8 ans ; soit 400 Gwh par an (vous avez un problème de compétence en interne)
- Poste G2 : Exploitation - Maintenance à garantie de résultats pour environ 7500 foyers lumineux alimentés essentiellement par 2 postes Hta/Hti-répartis sur les voies publiques, les parcs et jardins, les équipements sportifs extérieurs (terrains et abords) et intérieurs (uniquement les espaces de jeux hors locaux annexes) pour la piscine la patinoire, les tennis couverts et les gymnases.
- Poste G3 : Gestion sinistres, accidents, vols et grosses réparations
- -Poste G4 : (Re)construction ou rénovation d'une partie des installations existantes avec pour objectifs principaux des gains énergétiques, une amélioration des réseaux d'alimentation et une fiabilisation des équipements
J’ai une grande inquiétude sur le fait que vous limitiez le nombre de candidats à 3. Vous avez déshabillé les services de la ville en général et les services techniques en particulier et je me demande s’ils ont encore les compétences internes pour mener ce dialogue compétitif (je vous renvoie à ma remarque sur le G1). En fait je crois que depuis votre arrivée ils les ont peu à peu perdues. Ce qui implique que vous serez probablement obligé de prendre une assistance à maitrise d’ouvrage, sauf si bien sur vous avez déjà désigné l’heureux lauréat avant même d’engager toute discussion, ce qui ne m’étonnerait pas de votre part.
Parce que vous nous parler de la prime d’indemnité des candidats, mais pas des montants qui seront engagés. En me renseignant auprès de collègues dans d’autres communes, je pense que ce marché tournera autour de 50 millions sur les 8 ans, environ 6 millions par an. Si je me trompe, n’hésitez pas à communiquer au conseil les bons montants : mon chiffre est-il xact, trop haut, trop bas, j’ai cherché désespérément l’information dans votre rapport qui est sur ce plan comme su d’autres d’un silence éloquent .
Du coup, on se demande comment sont organisés les postes. Ainsi sur le poste G1 vous faites référence à 3200Gwh annuel, mais vous ne dites pas d’où vous partez, ni quel est votre objectif, et quels sont vos objectifs annuels d’économie.
Sur les postes G2 et G3, vous ne nous dites pas si tout ou partie des luminaires sera doté de la télégestion, qui permettra à la fois de programmer et modifier des scénarios de l'éclairage (allumage, extinction, gradation selon le secteur, la saison, le type de déplacement,, les heures de la nuit,etc.), de connaître et de maîtriser la consommation de chaque point lumineux pour une meilleure optimisation, et de disposer d'une information instantanée sur les pannes ou incidents éventuels. Et ces points évidemment changent la rémunération d’autant que le prestataire n’aura rien à investir, c’est la ville qui paiera tout. Donc question précise : qu’est-ce que vous allez rémunérer en fonction de quels objectifs ? quelles sont les économies d’énergie à atteindre ? Quelles pénalités si ces économies ne sont pas atteintes ? Comment se fixe dans ces conditions le G4 ?
Je suis étonné de ne pas voir dans votre rapport plus d’informations sur la vétusté des installations existantes et le délai que vous vous donnez pour atteindre un bon niveau de service public, ni la manière et la durée dont vous envisagez de poursuivre les investissements pour maintenir le réseau dans un état optimal.
Je suis encore plus étonné que cela ne s’inscrive pas dans un plan Plan Climat Energie Territorial (PCET) à l’échelle du territoire de la boucle nord de Seine.
En fait je pense que vous n’avez pas vraiment de stratégie sur l’éclairage public, qu’un prestataire vous a vendu l’idée du marché global de performance et je suis près à donner le nom du prestataire à un huissier afin de voir si à la fin de la négociation je me suis trompé.