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17 octobre 2017 2 17 /10 /octobre /2017 14:43

Ce samedi avait lieu dans le centre de Colombes des animations pour la journée du commerce et de l’artisanat. Chacun a pu relever que peu de commerçants de la commune ou même du centre-ville s’étaient mobilisés. Quelques étals, en ordre dispersés, tristounets malgré une météo favorable, apparaissaient ainsi rue Saint-Denis. C’était vraiment affligeant. Un peu de hockey sur gazon, un stand du racing92 dont les couleurs pavoisaient la rue alors que l’événement était censé se dérouler sous les auspices des jeux olympiques, un peu d’animation pour les enfants, beaucoup de sono qui cassait les oreilles. Même les Colombiens n’étaient pas à ce rendez-vous proposé par la municipalité. Ils n’étaient d’ailleurs pas plus nombreux, voire moins nombreux, que les autres samedis de l’année.

Par contre, les moyens municipaux étaient là. Notamment la police municipale et les ASVP, ce qui faisait quand même pas mal d’agents municipaux en charge de la prévention et de la sécurité. Les accès à la rue Saint-Denis étaient barriérés, des véhicules privés ou banalisés (à qui appartenaient-ils d’ailleurs ?) en travers des rues perpendiculaires (rues Saint-Lazare, Saint-Hilaire/boulevard des oiseaux, Concorde, Glycines, Labouret, Guillot, Casimir Vincent, Tilleuls,  place Rhin et Danube).  A chaque barrière, ou plusieurs agents en uniforme. Le côté sympa de la chose, c’est qu’il n’y avait aucune voiture rue Saint-Denis, même sur dans les zones mixtes, au plus grand plaisir des piétons et des cyclistes. Comme quoi cela est possible et que l’on devrait réitérer plus souvent cette expérience, histoire d’accoutumer les esprits et prendre toutes les dispositions nécessaires avec les riverains.

Il y a peut-être des consignes Vigipirate, mais je trouve  que ce dispositif a bon dos. Que ce soit ce samedi ou lors de la fête de la cerise par exemple, ou encore lors de spectacles de rue ou dans des salles dédiées, les Colombiens sont filtrés, leurs sacs fouillés, ils sont devenus des suspects. Suspects de quoi ? Personne n’en sait rien. C’est comme cela, ce sont les ordres.

Un samedi ordinaire rue Saint-Denis, alors que le centre-ville est habituellement fréquenté par plus de personnes que ce samedi, il n’y a pas de barrières, pas de policiers municipaux ou d’ASVP en nombre. Et vous savez quoi ? Tout se passe très bien. On fait ses courses, du lèche-vitrine, on papote, on déambule. Et personne n’a peur de quoi que ce soit.

Cette manière de sécuriser à outrance l’espace public dans certains secteurs de la ville favorise des réflexes de repli sur soi, de recroquevillement alors que l’habitant lambda n’aspire qu’à la quiétude. Si encore la politique municipale favorisait une police de proximité non seulement au centre-ville, mais aussi dans les autres quartiers. Si seulement ses missions consistaient à recréer des liens dans les quartiers où un fossé s’est creusé avec les gens. Mais nos policiers, désormais plus nombreux, surarmés, disposant de tas de caméras,  traversent la plupart du temps nos quartiers rapidement en voiture, et quand ils sortent de leurs véhicules, ils ressemblent plus à des robocops interpellant des jeunes forcément suspects de tout parce que jeunes ou n’ayant pas le bon faciès.

La sécurité des habitants est évidemment une nécessité, mais la manière de la mettre en œuvre n’est pas satisfaisante en faisant de tout Colombien un suspect en puissance. Parce que la sécurité, c’est une question de confiance entre les responsables politiques en place et les citoyens. Et je ne suis pas certain que cette confiance soit la chose la mieux partagée à Colombes.

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