Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 février 2018 7 25 /02 /février /2018 23:07

Le massacre de la Ghouta a débuté il y a presque 5 ans, le  21 aout 2013 par une attaque aux armes chimiques, et plus particulièrement au  sarin. Il y a eu environ 2000 morts et 5000 personnes soignées , car à cette époque on pouvait encore soigner à  la Goutha.

Dans la guerre syrienne, cet assassinant de masse fait penser à Srebrenica (carnage en 1995 dans cette ville de Bosnie qui marqua un tournant dans la mobilisation internationale contre le régime serbe de Slobodan Milosevic).
 

A cette époque, l’exécutif français, François Hollande en tête, considérait que l’inaction correspondait à un message négatif dès lors que l’ONU était bloquée. Même si ce type d’attitude relève souvent de la posture et s’emploie dans des cas à géométrie très variable. Il faut reconnaitre qu’à cette époque Hollande était assez isolé dans la fermeté, pendant que Obama et Cameron se retiraient sur la pointe des pieds et que Poutine renforçait malgré les preuves du massacre à l’arme chimique le régime syrien.

 

On peut regretter qu’à cette époque il n’y ait pas eu d’intervention militaire pour détruire l’arsenal d’Assad et déstabiliser son régime.

 

Finalement, au plan de l’efficacité et de la morale, deux choses bien distinctes, il ne s’est rien passé même si les Etats-Unis évoquaient un crime contre l’humanité. Les  russes se sont engagé à soutenir à posteriori la destruction de l’arsenal chimique syrien, ce qui a été fait en partie, tout en laissant le soin à l’armée syrienne de déplacer l’autre partie de cet arsenal et de le cacher.

 

Cette situation militaire et diplomatique a finalement permis fin 2016 les massacres d’Alep –encore un crime contre l’humanité selon les Etats-Unis.  La technique est alors testée : bombardements massifs par les russes, destructions de tous les services à la population (hôpitaux, électricité, eau, nourriture, assassinats de civils). Les survivants ont le choix entre mourir dans les bombardements incessants, ou rejoindre les zones reprises par le régime syrien, qui avec son armée fait le tri à la sortie de la ville entre chiites et sunnites, de manière à préparer une partition confessionnelle de la Syrie. Parmi les survivants, tous ceux qui atteints de nombreuses maladies meurent à petit feu faute de soins.

 

Et nous revoici à la Goutha en 2018. Rien n’arrête Assad et les russes qui le soutiennent : A partir de 2015, des dizaines de civils sont affectées par les pénuries de nourriture et de médicament. Mais depuis une semaine, la technique éprouvée à Alep est peaufinée : bombardements massifs, hôpitaux détruits, électricité et eaux coupées et utilisations d’armes chimiques.. Cette fois-ci c’est le chlore. Plus de 500 morts en une semaine. Une résolution est votée par l’ONU rédigée de telle sorte qu’un cessez-le-feu voté à l »unanimité est immédiatement contourné. Encore une fois, les réfugiés qui fuient  seront probablement triés entre sunnites et chiites.

 

De belles déclarations sont prononcées sur les lignes rouges à ne pas franchir, mais tout le monde sait que ces lignes rouges sont tellement fluctuantes et mouvantes que personne n’a peur de personne. Sauf les syriens, valides ou blessés,  traumatisés par les bombes qui sont déversées en continu dans un fracas cauchemardesque. 

 

Mais , sachons que ce qui se passe en Syrie est une expérimentation de nouvelles formes de guerres modernes, dans des contrées où les populations civiles sont concentrées dans les villes. Cela doit aussi faire réfléchir sur les nouvelles formes que peuvent prendre les conflits.

Partager cet article
Repost0

commentaires