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1 décembre 2017 5 01 /12 /décembre /2017 08:30

A la recherche d’économies à réaliser, le gouvernement s’est attaqué cet été à différentes mesures sociales, dont les contrats aidés qui aident pourtant des centaines de milliers de personnes à sortir du chômage.

Pour beaucoup de chômeurs, en particulier les jeunes peu ou pas qualifiés, les personnes en situation de handicap et les chômeurs de longue durée, être recruté par une entreprise est aujourd’hui mission impossible. Ils suscitent en effet la défiance des employeurs et ont perdu confiance en eux et en leurs compétences. Beaucoup vivent la pauvreté depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, avec ses conséquences dramatiques : diminution des ressources, sous-alimentation et problèmes de santé inhérents, habitat précaire et indigne, perte de l’estime de soi. Autant de souffrances et d’obstacles au retour à l’emploi durable.

Les contrats aidés, en permettant l’accès quasi immédiat à un emploi, brisent ce cercle vicieux du chômage et de l’exclusion. La personne travaille, acquiert un salaire et des droits sociaux, développe une expérience professionnelle et des compétences, et, retrouve enfin ce sentiment d’utilité et ces liens sociaux dont nous avons tous besoin.

Les associations, notamment celles spécialisées dans l’insertion par l’activité économique, le travail adapté et protégé et l’accompagnement socioprofessionnel, ont développé une expertise d’accompagnement, de tutorat renforcé sur le lieu de travail et de mise en relation avec les entreprises, dont le gouvernement pourrait s’inspirer.

Après les baisses successives de crédits sur les aides au logement, le logement social, les parcours de sortie de la prostitution ou la politique de la ville, elles ont rappelé que plus de 8,8 millions d’entre nous vivent sous le seuil de pauvreté, dans un état d’urgence social où les associations et les collectivités locales se retrouvent souvent seules en premières ligne pour sortir les personnes de l’exclusion et garantir la cohésion sociale.

Devant la multiplication des protestations d’élus et d’associations, des rentrées scolaires perturbées,  du risque de non paiement d’actions programmées et financées provoquant la quasi faillite financière et sociale de nombre de structures, le gouvernement a fait une petite marche arrière qui n’est hélas pas suffisante tant les besoins sont criants et énormes.

Pourtant les contrats aidés sont aussi une formidable richesse pour notre société. Ces emplois participent en effet au développement social et économique de territoires marqués par le chômage de masse, le déclin industriel et la pénurie d’emplois disponibles. Grâce à eux, nombre d’associations, mais aussi de collectivités locales, peuvent mener à bien leurs missions d’intérêt général, telles que la solidarité de proximité, les activités périscolaires et l’éducation populaire, l’aide aux personnes âgées et aux personnes handicapées, l’accès au sport, aux loisirs et à la culture ou encore des pans entiers de la transition écologique.

Lors du dernier conseil municipal, un vœu a été voté contre la suppression des contrats aidés et pour la pérennisation des contrats en cours. De manière surprenante, N. Goueta et sa majorité s’y sont associées, permettant qu’il soit voté à la presque unanimité. Malheureusement,  N. Goueta n’a pas été  en mesure de préciser le nombre d’associations colombiennes concernées ni le nombre de missions de services publics exercées pour le compte de la commune. Comme si le sujet ne l’intéressait que pour des raisons de politique politicienne et boutiquière.

Cette prise de position de N. Goueta est d’autant plus surprenante qu’elle n’a cessé de mettre fin massivement à des contrats au sein du personnel communal, forme de licenciement indirect,  et à provoquer une baisse de la qualité des services rendus aux Colombiens.  Rappelons que N. Goueta a été un soutien constant et fidèle à François Fillon, qui dans sa campagne des élections présidentielles, souhaitait  assécher les dispositifs de contrats aidés pour les jeunes. La même N. Goueta pavanait récemment auprès de L. Wauquiez  - celui qui ose déclarer sans cesse que L'assistanat est le cancer de la société française en s’en prenant ainsi aux citoyens pauvres et sans ressources qui osent survivre en touchant des aides publiques. Mais tout à sa courageuse charge contre les plus personnes les démunies de la société française, il oublie de dire qu’il a été le 1er assisté de France en se mettant en détachement pendant 13 ans de son poste de haut fonctionnaire au Conseil d'Etat, un tour de passe-passe qui lui a permis de cumuler des points de retraite pour un poste qu'il n'a occupé que deux mois.

N. Goueta, comme ses mentors, tient un double langage : elle signe d’une main ce qu’elle rejette de l’autre.

Quelle hypocrisie.

 

 

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