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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 08:30

Se nourrir est la condition de la vie, c’est aussi le reflet d’une époque.  La politique agricole mise en œuvre depuis des décennies par la FNSEA et ses alliés de l’agrobusiness, mais aussi par tous les gouvernements successifs depuis 50 ans  est devenue insoutenable pour les agriculteurs, comme pour les consommateurs ; pour la santé comme pour le climat et la condition animale. Dernière démonstration : la suppression de l’aide au maintien des agriculteurs bio, directement inspirée par le lobby des marchands de pesticides et la mise en œuvre, même provisoire, du Ceta.

Le cadre des  états généraux de l'agriculture organisés depuis l'été ne permet pas la remise en cause  d'une agriculture toujours plus industrielle, prédatrice et standardisée, qui exhorte les producteurs à utiliser toujours plus de pesticides, à agrandir la taille de leurs exploitations, à s’endetter pour rester compétitifs et produire davantage… Ce qui fait les affaires de la grande distribution, grande gagnante de cette logique de concentration qui, d’un côté, impose à ses producteurs des prix toujours plus faibles et, de l’autre, augmente ses marges à des niveaux extravagants. Tout le contraire de la recherche du « juste prix », celui qui garantirait aux agriculteurs de vivre décemment de leur travail et aux consommateurs de se procurer des produits de qualité à un coût abordable.

Cet état de fait dont nous sommes tous les victimes n’est en rien une fatalité. L’aridité de ce monde sans saveur ni solidarité a provoqué de nouveaux comportements alimentaires, des pratiques agricoles innovantes, de nouveaux services collaboratifs, une mobilisation citoyenne, qui trouvent écho chez des producteurs organisés et engagés dans une démarche durable qui commence par le « bien manger ». 

Des solutions existent 

N’attendons pas demain pour mener à bien cette transition. Des solutions existent pour transformer en profondeur notre modèle alimentaire. Le courage politique consiste à garantir maintenant un droit à une alimentation saine pour tous.  En instaurant par exemple une TVA différenciée sur les produits dont la production est faible en rejet de gaz à effets de serre, l’Etat pourrait inciter à une production de meilleure qualité et favoriserait les agriculteurs qui ne veulent plus utiliser de produits nocifs.

Les exigences contemporaines modifient les pratiques alimentaires qui elles-mêmes évoluent au gré de l’offre de nouveaux services. La « foodTech » s’installe dans nos assiettes, présentée comme une innovation alors qu’elle répond à la numérisation et à l’uniformisation de nos modes de vie, avec son lot de régimes personnalisés, de « coachs » nutritionnels, d’exigence de l’immédiat, de « nouveaux » goûts, qui bouleversent l’ensemble de la chaîne alimentaire. La cuisine de demain se passera-t-elle de l’humain quand un dessert peut sortir d’une imprimante 3D et une recette être imaginée par un logiciel pendant que dans la grande distribution, le personnel est remplacé par des robots ? 

Dans le cadre de cette défense d’une politique alimentaire ambitieuse pour le XXIe siècle, nous soutenons les 63 grandes priorités élaborées par les 50 associations regroupées dans la plateforme citoyenne pour une transition agricole et alimentaire dans le cadre des Etats Généraux de l'Alimentation.  

Nous souhaitons que les recommandations des ateliers donnent lieu à des engagements fermes du gouvernement pour que les conditions de la transition vers l’agro-écologie soient réunies au plus vite.

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