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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 23:02

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2012-2017 : socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble

 

L'avenir de la planète et celui de l'humanité s'écrivent aujourd'hui. C'est maintenant que se dessinent

le rôle et la place de l'Europe dans la mondialisation. En France, l'urgence est de redonner un sens à

l'idée même de progrès et d'abord pour la jeunesse, les précaires, les couches populaires et les

classes moyennes. Pour les Français, la législature 2012-2017 peut être la première d'un horizon

nouveau : selon les priorités fixées et les décisions prises, le chemin ne sera pas le même. 

 

Ou bien c'est la fatalité qui l'emporte et alors les mêmes choix, portés par les mêmes responsables

aboutiront aux mêmes résultats, en pire : la surexploitation des ressources naturelles, l'épuisement

des matières premières et l'appauvrissement de la biodiversité ; la confiscation de la richesse par

une minorité ; la mise en concurrence des individus, des entreprises, des territoires, des Etats ; la

financiarisation de l'économie et le démantèlement des solidarités ; l'oubli des fins humaines et

l'argent devenu la mesure de toute chose. C'est l'impasse néolibérale empruntée par les droites

européennes dont le sarkozysme est l'aiguillon. Pour les peuples, c'est la certitude de vivre dans la

peur, les inégalités et les divisions. 

 

Ou bien c'est l'espoir et le sursaut qui prévalent. Pour produire autrement d'autres richesses et les

partager vraiment la richesse. Pour combattre les inégalités et donner à chacun les moyens de

réussir sa vie. Pour rassembler les citoyens et les faire participer à la décision. Pour faire de l'Europe

le moteur d'un sursaut de civilisation qui préserve la paix, le climat et l'emploi pour toutes et tous.

Pour que la démocratie impose ses lois aux marchés et que le temps long de la construction

collective prime sur la dictature de l'instant. C'est le chemin que nous proposons au pays pour la

prochaine mandature.

 

Sur ce chemin de progrès, avec les Français, nous n'aurons pas à affronter un banal aléa de

conjoncture, mais la faillite de la finance capitaliste et des dogmes qui l'ont établie. La période que

nous traversons est en réalité une accumulation de crises. 

 

Crise économique avec la disparition de millions d'emplois industriels avec le déchaînement d'un

productivisme sans frein ni règles parmi les nouvelles puissances émergées et avec l'aggravation de

tous les indicateurs français après dix ans de majorité UMP : croissance nulle et menace de

récession, balance commerciale historiquement déficitaire, chute des investissements pour préparer

le futur, délocalisations d'activités en cascade dont l'impact brise les travailleurs et abîme la planète.

 Crise sociale, toujours plus profonde, quand 40 % des Français renoncent à se soigner faute de

moyens, quand un quart des jeunes de moins de 25 ans sont au chômage, quand un salarié sur

quatre touche moins de 750 euros par mois, quand 150 000 postes d'agents publics ont disparu

depuis 2007 au point de démanteler comme jamais nos services publics, quand plus de huit millions

de nos concitoyens survivent sous le seuil de pauvreté, quand les ménages les plus modestes

consacrent 15 % de leur revenu aux dépenses énergétiques, soit 2,5 fois plus que les ménages les

plus fortunés. Pour nous, la préservation environnementale est inséparable de la justice sociale.

 

Crise écologique, sanitaire et alimentaire dont la sécheresse dans la corne de l'Afrique, qui touche

13 millions de personnes, ou les récentes inondations en Asie sont les plus tragiques manifestations.

Partout sur la planète, les alertes se multiplient : un milliard et demi d'individus n'ont pas accès à

l'eau potable et près d'un tiers de la population mondiale souffre de sous-nutrition. Les pays les plus

riches portent la responsabilité la plus lourde dans cette crise planétaire aux conséquences

écologiques et géopolitiques potentiellement  dévastatrices. Qui peut croire que la France et ses

voisins sont à l'abri ? 

 

Crise énergétique, aussi, source de tant de tensions pour la paix et la sécurité du monde : alors que

la demande mondiale d'énergie pourrait augmenter de moitié d'ici 20 ans, les ressources en pétrole

manquent déjà. Après Tchernobyl, Fukushima  a confirmé les failles dans la maîtrise de l'atome.

Entre les nations, une course de vitesse est engagée pour réussir la mutation écologique et la

transition énergétique. C'est une urgence et nous allons en faire une chance. La France, forte de tant

d'atouts, a pris un retard inquiétant au cours de la dernière décennie, qu'il s'agisse du soutien aux

énergies renouvelables ou de la baisse des consommations. Face à la droite, nous l'affirmons :

ajourner les réponses à la crise écologique et énergétique, c'est retarder la résolution de la crise

économique.

 

Crise démocratique et crise de la dette, enfin. Si à l'heure de solliciter la confiance de nos

concitoyen-ne-s, nous lions les deux réalités, c'est que dans l'accumulation de leurs effets, se joue

l'idée même de souveraineté. Quand, après dix ans de politique de droite, la dette de la France

représente 90 % de sa richesse, que les plans d'austérité se succèdent sans perspective de réelle

relance, que les efforts sont toujours réclamés aux mêmes tandis qu'en sont exonérés les privilégiés,

comment s'étonner que l'abstention et l'extrême droite soient les valeurs refuges de tant jeunes

relégués, de salariés déclassés, de retraités précarisés ? Pour nous, femmes et hommes de gauche et

écologistes, il n'y a pas de  fatalité ! Il n'y a pas qu'une seule politique possible, celle des marchés

financiers dans le monde et celle du directoire conservateur Sarkozy-Merkel en Europe :en démocratie,

la seule agence de notation légitime, c'est le peuple. Parce qu'il prive l'action publique des moyens de

mener les politiques attendues par les citoyens, l'endettement est l'ennemi desgouvernements et des

majorités progressistes. Parce que la France souffre non pas d'un, mais deplusieurs déficits – des

comptes publics, d'emploi, de compétitivité, de préparation de l'avenir par l'éducation, l'enseignement

supérieur, la recherche, la formation, ainsi que d'un déficit de qualité des conditions d'existence et de travail

à tous les âges de la vie –, il faut changer de politique, donc de majorité politique au Parlement.  

 

Ensemble, nous voulons combattre la crise par des mesures d'effet immédiat qui amélioreront la vie

quotidienne. Emploi et pouvoir d'achat, école, santé, logement, transports, sécurité, justice : dès

l'entame de l'alternance, les Français constateront la réalité du changement. Avec une valeur

cardinale : la défense et le développement des services publics qui sont la République laïque et

sociale en actes. Mais nous voulons aussi imaginer un nouveau modèle pour l'après-crise

économiquement viable, socialement équitable, écologiquement durable. Reprise en main du

secteur bancaire et financier, transition énergétique, conversion écologique de l'appareil productif,

approche qualitative de l'urbanisme, multilatéralisme refondé : ces avancées ne donneront leur

pleine mesure qu'à l'horizon d'une législature, certaines exigeront une décennie voire une génération

pour être achevées. Mais nous nous engageons, dès 2012, à décider et à engager leur mise en oeuvre

en France et dans les instances européennes et internationales. C'est cette ambition d'intérêt général

pour la France et pour le monde qui fonde le projet que nous présentons au pays. 

 

La législature 2012-2017 peut être celle du redressement et du rassemblement. En France bien sûr,

mais aussi en Europe où la solidarité doit prévaloir face aux dettes souveraines qui asphyxient les

Etats et les peuples, où l'investissement doit être mobilisé pour préparer les projets scientifiques,

industriels, technologiques, énergétiques du futur, où une plus grande cohésion doit prévaloir quand

il est question des politiques fiscale, sociale, monétaire et commerciale. Seule une plus grande

intégration économique et démocratique, seul une perspective fédérale, permettra à l'Europe non

seulement de s'affirmer comme une puissance majeure du 21ème siècle, mais de réorienter la

marche du monde vers les exigences du progrès : droits sociaux, droits environnementaux, droits

culturels, droits politiques. Seule une majorité de gauche et des écologistes en France en 2012, puis

en Allemagne en 2013, aura la force d'entraînement pour une Europe solidaire et volontaire. 

 

Pour relever ces défis, il faudra dire la vérité et rétablir l'équité. Mais il faudra surtout faire vivre la

démocratie. N. Sarkozy n'a pas  seulement été le Président du temps perdu et des promesses non

tenues : il a été celui des divisions exacerbé entre les Français et du pouvoir confisqué au profit d'une

minorité. L'alternance en 2012 sera d'autant plus forte que les pouvoirs seront rééquilibrés,

que la justice sera indépendante, l'action publique contractualisée, la République décentralisée, que

des droits égaux seront reconnus à tous et à chacune et à chacun, que les habitants seront acteurs du

changement. C'est une nouvelle page de la démocratie que nous voulons écrire fondée sur la

transparence, le débat et la responsabilité. Ces principes prévaudront dans l'action de la majorité

parlementaire cimentée tant dans la collégialité de l’élaboration que de l'adoption du projet de loi de

finances et du projet de loi portant sur le financement de la Sécurité sociale. A l'heure où chaque

Française et chaque Français va décider de l'avenir de la nation, nous sommes convaincus de la

force de nos solutions face à l'urgence des aspirations populaires. Ce sont elles qui ont rencontré

l'adhésion et démontré leur efficacité dans les collectivités locales et d'abord dans les Régions. 

 

Plus que jamais, le Président sortant et sa majorité en échec cherchent à diviser les catégories, à

opposer les générations, à préserver les avantages de leurs clientèles. Depuis 2002, tout a été fait

pour une minorité, tant a été accordé aux privilégiés ! Il est temps pour les citoyens qui aspirent au

changement de se mobiliser : ouvriers, employés, salariés de la fonction publique comme du secteur

privé, mais aussi artisans, commerçants, agriculteurs, entrepreneurs, créateurs, innovateurs, éco-

citoyens, chercheurs, artistes, jeunes et seniors, doivent unir leurs votes, leurs énergies et leurs

efforts pour vivifier et rassembler la France dans la justice. C'est avec eux que nous voulons

construire. C'est pour eux que nous voulons agir.

 

Lire la suite sur  http://idf.eelv.fr/files/2011/11/accord-2012-EELV-PS.pdf

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 16:39

  pourmoicesteva-150.pngpar Eva Joly," Libération" du 31 octobre 2011


Dans les semaines qui ont suivi le 11 mars, nous avons tous été ébranlés par la catastrophe de Fukushima, par l'incapacité des Japonais à contenir l'accident et l'inaction des autorités. Depuis, ce nom a cessé de faire la une de l'actualité. Pourtant, ce désastre qui dispute à Tchernobyl le triste privilège d'être la pire catastrophe nucléaire de l'histoire est loin d'être terminé. L'une des principales régions agricoles du Japon est profondément contaminée. En fait, c'est toute la société japonaise qui est victime d'un poison invisible. C'est pour mieux comprendre la situation que j'ai souhaité me rendre sur place [du 19 au 23 octobre, ndlr]. J'en reviens plus convaincue que jamais : le risque nucléaire est inacceptable.

 

Depuis le 11 mars, la population japonaise s'inquiète chaque jour pour sa santé et surtout pour celle de ses enfants. Les autorités ont rehaussé les normes de contamination acceptables pour les aliments, entraînant une suspicion généralisée : elles sont quinze fois supérieures à celles tolérées en Ukraine après Tchernobyl ! A Tokyo, je suis allée dans un supermarché avec des parents qui m'ont montré le parcours du combattant pour protéger leurs enfants : en l'absence d'informations claires et fiables, ils passent des heures à vérifier l'origine de chaque aliment.

 

La situation est pire à proximité de la centrale de Fukushima Daichi où je me suis rendue. Les autorités font tout pour minimiser, voire normaliser la situation. Les habitants s'y sentent abandonnés. J'ai rencontré plusieurs associations citoyennes qui essayent de faire la lumière sur la contamination de la région. Grâce à eux, on sait que plus d'un million d'habitants sont exposés à des doses cinq fois supérieures aux normes internationales. Là aussi, les autorités ont rehaussé les normes acceptables - y compris pour les enfants - au niveau de celles jusque-là réservées aux travailleurs du nucléaire ! Mais a-t-on la moindre idée de ce que de telles doses font à l'organisme d'un bébé, d'un enfant en pleine croissance, d'un adolescent ou d'une femme enceinte ?

 

La contamination est partout, mais reste invisible. Le vrai drame, nous le verrons dans quinze ans, quand il sera trop tard. Certains estiment qu'il faudrait évacuer tous les habitants la région. Mais où iraient ces réfugiés nucléaires et pour faire quoi ? Une fois la catastrophe intervenue, il n'y a plus que de mauvaises réponses. Le piège du nucléaire s'est refermé sur les habitants de Fukushima : ils n'ont nulle part ou aller et ne savent que trop ce que rester signifie. Je n'oublierai jamais le regard de ces mères qui ont envoyé leurs enfants au loin pour les protéger ou la détresse de celles qui n'ont pu le faire.

 

Nous le savons, les autorités japonaises ont tardé à diffuser des informations essentielles. Elles rechignent encore à étiqueter clairement les aliments. Elles refusent le principe d'un droit à s'éloigner des zones irradiées, synonyme d'indemnisation. Mais les principales responsabilités se situent en amont. Car j'ai compris une chose au cours de ce voyage : de Three Miles Island à Tchernobyl et Fukushima, peu importe la nature du régime, le niveau technologique, le caractère public ou privé de l'industrie atomique : l'opacité et les mensonges sont la règle. Au Japon comme en France, le lancement du programme électronucléaire a eu lieu en dehors de tout débat démocratique. Au Japon comme en France, le nucléaire est devenu une quasi-religion dont les grands prêtres sont les technocrates du «village nucléaire». Au Japon comme en France, personne ne pensait qu'un accident comparable à celui qui a eu lieu dans une Union Soviétique à bout de souffle pouvait se produire.

Prendre la décision de sortir du nucléaire, c'est réduire les risques qu'une pareille tragédie nous frappe un jour. Ce n'est pas une position de principe, mais un impératif et nous pouvons décider ensemble et dès demain d'éloigner définitivement ce péril. Nous pouvons le faire non pas dans l'urgence comme les Japonais, qui ont dû arrêter 43 de leurs 54 centrales en quelques semaines, mais dans la concertation. Nous pouvons le faire non pas dans le chaos énergétique, mais en prenant le temps de réduire la consommation d'énergie et de développer les filières des énergies renouvelables.

 

J'invite les autres candidats à la présidentielle à faire le voyage de Fukushima, je suis prête à les accompagner pour leur présenter celles et ceux qui sont devenus les cobayes de l'abomination nucléaire. Après Fukushima, plus personne ne peut défendre avec légèreté la poursuite du risque nucléaire, où que ce soit dans le monde.

 

 

http://evajoly2012.fr/2011/10/31/tribune-eva-joly-ce-que-jai-vu-a-fukushima/

 

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 23:15

 

EVA_JOLY_053-500x220-copie-1.jpg

http://evajoly2012.fr/2011/10/18/discours-deva-joly-vive-la-republique/

 

 

 

Chers amis,

 

Le succès de notre primaire cet été et celui de la primaire du Parti socialiste cet automne montrent que nos concitoyens aiment faire entendre leur voix dès lors qu’un débat leur est offert.

 

L’espoir de nos concitoyens nous porte, mais il ne doit pas nous remplir d’illusions.

C’est un changement d’époque que nous voulons voir naître.

 

Depuis cinq ans, une nouvelle force s’est levée, rassemblant près de 3 millions de voix aux élections européennes puis régionales. C’est la force de l’écologie politique qui porte un projet d’espoir pour faire face à l’épuisement des ressources énergétiques, le dérèglement climatique, l’impasse et les risques du nucléaire, la réduction massive des inégalités, la gestion rigoureuse des finances ou la redéfinition d’une République exemplaire.

 

Je veux placer ma candidature au centre du débat qui s’ouvre, en proposant aux Français écoeurés par la multiplication des affaires, indignés par l’état du monde que nous proposons à nos enfants et petits-enfants, ou tout simplement dubitatifs sur l’éternel affrontement gauche-droite, un autre choix que celui de la résignation.

 Soyons clairs. Notre camp est celui de l’opposition irréductible à un Président de la République qui a ruiné la France et enrichi les riches. Mais soyons tout aussi clairs. Notre combat est celui d’une véritable alternative à un système économique et politique qui nous a mené à la faillite financière, au désenchantement démocratique et  à la catastrophe environnementale. C’est pourquoi j’entends incarner une autre voie, celle du choix écologique, exigeant et déterminé.

 

C’est au nom du possible que je me suis engagée. C’est parce que je sais que nous pouvons encore redonner ses lettres de noblesses à l’action politique.  Le sens et la finalité d’une action politique, c’est de changer l’ordre établi : d’oser changer le monde.

 

Il est devenu trop rare que les engagements soient sincères, que la révolte ou la générosité n’apparaissent pas calculées… Aujourd’hui,  le calcul des postures semble avoir remplacé celui de l’intérêt général.

 Changeons ! Tel est le contrat que je propose aux Français.

Changeons de vision pour intégrer l’avenir de la planète à nos choix politiques. Changeons de perspective pour redonner espoir à toutes celles et ceux menacés de misère ou de déclassement par une austérité annoncée, fût-elle peinte en rose. Changeons de comportement, comme nos concitoyens ont déjà massivement commencé de le faire pour prendre en mains la question écologique et la question démocratique.

 

Changeons de République.

 

La République que je vous propose, c’est celle des biens communs.

 

Nous vivons à crédit. Notre consommation des ressources excède ce que la planète peut fournir pour l’année. Nous ne cessons donc de creuser notre dette écologique. Le phénomène s’accéllère.

 Et pourtant, les gouvernements, de droite comme de gauche, se sont détournés de notre avenir. Rien n’a été fait cette année non plus pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les ressources naturelles continuent d’être gaspillées mettant en péril notre avenir, celui de nos enfants et de nos petits enfants.

 

Je ne suis pas née écologiste, je le suis devenue. C’est comme juge d’instruction et en instruisant l’affaire Elf, que j’ai pris conscience des désastres que pouvait causer un système qui court à sa perte. Car dans une grande affaire financière, où quelques uns ont détournés de grandes fortunes, il y a toujours une cause initiale : ici c’était le pétrole.

 

C’est lorsqu’une ressource se fait rare, qu’elle devient l’objet de toutes les convoitises, de toutes les luttes de pouvoir et d’argent.

 

Car les mêmes causes génèrent les mêmes effets. C’est à chaque fois l’absence de justice qui met en danger l’humanité.

 

Lorsqu’une minorité s’accapare le pouvoir, c’est la démocratie qui est en danger.

Lorsque que les ressources naturelles sont détournées au profit de quelques uns, ce sont les équilibres planétaires qui sont menacés.

 

C’est au nom de la protection du bien commun que je me suis engagée auprès des écologistes. C’est au nom de ces biens communs que nous voulons changer la République.

 

La République que je vous propose, c’est une République du long terme.

 

Nos institutions doivent être repensées pour faire entrer l’avenir et les générations futures dans notre démocratie. Il ne doit plus être possible de prendre aujourd’hui des décisions que paieront demain nos enfants et nos petits-enfants.

 

C’est au nom de l’avenir que nous disons non à l’aéroport de Notre Dame des  Landes et à tous les grands projets qui, pour quelques intérêts politiciens, menacent en fait l’aménagement de notre pays.

Si les gouvernants avaient eu le souci du long terme, jamais la France ne se serait embourbée dans le péril nucléaire.

 

Parce que nous ne voulons plus laisser l’énergie confiée aux mains du secret et de l’opacité.

 

Parce que nous ne voulons plus d’une République sous tutelle d’Areva et d’EDF.

 

Parce que nous ne voulons plus exposer nos enfants et nos petits-enfants, aux dangers de la sécurité et de la radioactivité, comme ce fut le cas, il y a encore quelques semaines à Marcoule.

Permettez-moi de saluer les milliers de manifestants qui, dans toute la France ce week-end, ont dit une vérité simple : « Tchernobyl, Fukushima, plus jamais cela ! ».

 

Et si le gouvernement ne veut pas l’entendre, nous le dirons encore. Monsieur Eric Besson m’a traité de menteuse préférant s’engluer dans la propagande d’Areva. Alors osons le débat citoyen, je propose à Eric Besson de tenir un débat public pour savoir quel avenir nous voulons proposer à nos enfants : l’aberration nucléaire ou les énergies renouvelables ?

 

En vous quittant tout à l’heure, je vais m’envoler pour le Japon où j’apporterai mon témoignage d’amitié et mon soutien de militante aux habitants d’une région dévastée par une catastrophe sans précédent.

Si je suis élue Présidente de la République, je proposerai qu’aux côtés de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, soit rédigée une Charte de la Terre, de la Mer et des Biens Communs, plus ambitieuse, plus courageuse et plus contraignante que ne le fut la Charte de l’Environnement.

 

Cette Charte sanctuarisera le droit que nous avons toutes et tous à l’eau, à l’énergie propre, à l’air, à la terre. Et c’est muni de cette Charte que quelques jours après nous nous rendrons au Sommet de Rio +20, pour que celui-ci ne soit pas un moment au service des marchés, mais qu’il fasse de l’intérêt général planétaire notre loi commune.

Et puisque nous parlons du monde, ne nous trompons pas de débat. Le sujet n’est pas de savoir si nous sommes pour ou contre la mondialisation, mais de savoir quel monde nous voulons pour demain. Je veux que nous léguions à nos enfants et nos petits enfants un monde plus juste.

 

Notre République ne vit pas repliée sur ses frontières et sur l’égoisme des nations. Nous rêvons d’un monde juste qui donne les mêmes droits et les mêmes opportunités à tous les habitants de la planète.

 

Si j’étais Présidente, je défendrais une préfèrence sociale et environnementale. L’Europe n’est pas là pour sauver le parachute doré des dirigeants de Dexia mais pour protéger ses habitants. La relocalisation, on peut la mettre en place dès maintenant.

 

Nous voulons produire mieux, moins et plus près pour permettre à tous d’avoir accès à la qualité et à son autonomie.

 

Ce n’est pas un toilettage de l’Europe dont nous avons besoin, encore moins une Europe des mots creux et plus jamais d’une Europe qui traite au même rang les banquiers et les chefs de gouvernement.

Les écologistes sont l’un des moteurs du progrès en Europe. Ils sont présents dans tous les pays de l’Union. Avec les Verts allemands, je défendrai dès l’année prochaine une nouvelle étape du fédéralisme européen.

 

La République que nous voulons est exemplaire et impartiale. Elle ne confond pas l’argent public et l’argent privé. Elle ne se fait ni au profit de quelques uns, ni aux dépends du plus grand nombre. Elle est celle de la même loi pour toutes et tous et de l’égalité réelle.

 

 Il ne suffit pas, en effet, de dénoncer les dérives d’un système gangrené par la corruption à tous les étages de notre édifice démocratique. Encore faut-il dire quelles seraient les mesures que nous nous engagerons à prendre une fois l’écologie politique au pouvoir.

 

 La première, c’est de dire que la loi doit être la même pour toutes et tous. Je supprimerai l’immunité pénale du chef de l’Etat : car il n’est pas de citoyen qui ne doit pouvoir se placer au-dessus des lois.

 

La deuxième mesure a trait au contrôle des élus du peuple dont le mandat doit être exemplaire en matière de transparence financière. Dès maintenant, je propose à tous les candidats de mettre sur la place publique toutes leurs dépenses de campagne en temps réel pour redonner confiance aux citoyens. Mais disons le aussi, car pous nous, c’est une évidence, tout élu mis en examen dans un délit financier devrait être mis immédiatement en congés de ses mandats. Si il est condamné, il devra être rendu inéligible pendant une durée de dix ans.

 

La troisième mesure qui fonde notre patrimoine commun, ici comme dans toute l’Europe, est la revendication d’un mode de scrutin plus juste, permettant la représentation des forces politiques en fonction de leur réelle audience auprès des électeurs. Je veux parler des élections législatives à la proportionnelle. J’ai eu beau écouter attentivement ce que disaient les différents candidats à la primaire socialiste, je n’ai pas eu le sentiment d’une clarté limpide y compris du côté des soi-disants tenants de la VI° République qui se sont vites convertis au cumul des mandats. Nous, nous revendiquons clairement le principe de la proportionnelle comme une alternative immédiate à la simple alternance démocratique.

 

La quatrième mesure est le non-cumul des mandats. Je constate que nos amis socialistes progressent à pas de tortue sur le sujet alors même que les Français, à juste titre, rejettent massivement les dégâts de la professionnalisation à outrance de la politique en mettant volontiers dans un même bateau les uns et les autres. Ce qui est en jeu est tout simplement une forme de réenchantement démocratique qui suppose à la fois d’interdire le cumul de plusieurs mandats mais aussi de favoriser toutes les formes de démocratie citoyenne pour peser sur l’activité des élus.

 

La République que nous voulons, c’est une refondation écologiste de nos institutions et de ses valeurs. Je veux proposer une double réconciliation. Je veux réconcilier l’écologie avec la république, au nom de l’intérêt et du bien commun et je veux réconcilier la république avec les citoyens, pour qu’elle redevienne la voix de chacune et chacun et devienne une démocratie réelle.

 

La démocratie a cédé devant la toute puissance de la finance.

 

Nous sommes les 99% clament les américains qui défilent à New York.

 

Nous sommes les 1% écrivent par provocation sur leur banderole les traders de Chicago. Ce slogan est une vérité. Les 1% d’hyper riches et les 10% les plus riches de nos concitoyens ont vu en vingt ans leurs revenus exploser et leurs impôts diminuer.

 

Face à cette injustice, le renouveau démocratique ne pourra pas voir le jour sans la mobilisation des citoyens.

 

J’appelle donc tous ceux que l’avenir démocratique de notre pays concerne  à se mettre en mouvement. Peu importe d’ou ils viennent, s’ils sont attachés à la démocratie, à la justice et à l’écologie. Humanistes sincères, démocrates convaincus, altermondialistes de toujours, socialistes, et même sarkozystes repentis.

Je m’adresse à tous ceux qui veulent changer la république : aidez nous, dans cette campagne à bouleverser le paysage politique en vous servant de ma candidature comme levier du changement.

 

Votre bulletin de vote peut changer la donne.

 

Depuis des mois maintenant, un souffle planétaire s’est levé pour refuser l’absence de démocratie, et la misère. Il y a plus de sagesse dans la voix d’un indigné de Madrid, Londres ou de la place Tahrir que dans les sentences des agences de notation.

 

Les peuples se soulèvent en de nombreux endroits du monde contre un système qui pollue la planète, ruine les hommes et détruit l’avenir au seul bénéfice d’une poignée de privilégiés.

C’est dans les pas de ce mouvement planétaire que je mène campagne. Je suis avec détermination la voie étroite qui mène au nouveau monde et dont les écologistes ont été les précurseurs. Je ne suis pas seule.  Nous sommes des millions.

 

Nous ne voulons plus d’une France recroquevillée sur elle même, frileuse et défensive.

 

La France pour laquelle je me bats  est Européenne, ouverte sur le monde.

 

La France pour laquelle je me bats est une nation citoyenne et ambitieuse qui mêle sa destinée au combat pour la justice et l’écologie partout sur la planète.

 

La France pour laquelle je me bats est ainsi libérée du pouvoir des lobbies et de l’argent, indépendante dans le concert des nations,  engagée au côté des peuples qui luttent pour leur liberté.

 

La France pour laquelle je me bats sera écologiste : pionnière dans la lutte contre le réchauffement climatique, elle sort du nucléaire, développe des centaines de millier d’emplois dans la conversion écologique de l’économie et tourne le dos au culte de la croissance, du consumérisme et du productivisme.

 

La France que j’aime et que je sillonne chaque jour est à la fois forte de son histoire, riche de ses colères et de son énergie.

 

J’ai choisi la France, par amour du pays, par amour de ses valeurs et par amour d’un homme.

 

J’ai pris au mot la France, sa tradition des droits de l’homme et sa promesse d’égalité

 

J’ai aimé la France, un pays où une jeune fille au pair devenue secrétaire, pouvait être magistrate et aujourd’hui députée européenne candidate à l’élection présidentielle.

 

Ce que la France m’a donné, je veux aujourd’hui le lui rendre. Il n’y a pas de plus beau devoir que d’être utile à son pays.

 

C’est le sens de ma vie depuis trente ans dans ce pays, c’est le sens de ma candidature à l’élection présidentielle. Ce n’est pas une aventure solitaire,  c’est un chemin que nous ferons ensemble. Nous allons donner à voir à toutes les Françaises et les Français, le changement que nous voulons voir naître dès 2012 dans notre pays.

 

Et lorsque j’entends certains dissimuler leurs renoncements derrière la petite musique du vote utile, je veux dire à toutes les Françaises et les Français : la question qui se pose n’est pas celle du vote utile, mais celle du vote juste.

Un bulletin de vote n’est pas un simple rejet. C’est d’abord le choix d’un projet.

 

Le vrai changement, il commence aujourd’hui. Il commence avec vous.

 

Vive l’écologie, Vive la  république, Vive l’Europe, vive la France !

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 21:44


 Pour la première fois de l’histoire politique du département des Hauts-de-Seine, un parlementaire écologiste est élu !

 

Le résultat des élections sénatoriales de ce jour, qui permettent à André Gattolin de devenir sénateur, est une véritable victoire pour EELV 92. Ce résultat est un réel tremblement de terre politique dans le fief de l’UMP et confirme la constante progression des écologistes et de la gauche. Le parti présidentiel perd en effet un siège lors de cette élection et voit de confirmer le rejet d'Isabelle Balkany, meilleure amie de Sarkozy . Les Hauts-de Seine, symboles du pouvoir présidentiel, témoignent de la volonté des élus locaux et de leurs délégués de sanctionner le clan Sarkozy.

 

Pour EELV 92, l’élection d’André Gattolin constitue une réelle victoire pour l’ensemble des militants et élus de terrain qui depuis des années dénoncent les systèmes mis en place dans les Hauts-de-Seine. Cette élection représente un réel espoir pour les échéances électorales à venir.

 

Pour André Gattolin, cette victoire est un premier signal d’un véritable changement de société et d’appronfondissement de l'ancrage de l’écologie politique dans le département.

 

EELV 92 est fier de participer au changement de majorité au Sénat !

 

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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 22:16

sarko-napo.jpgLes dégradations que nous infligeons à la planète menacent l’avenir de l’humanité. La crise écologique va obliger à des choix de société si drastiques que les régimes démocratiques risquent de ne pas résister longtemps face aux solutions autoritaires. Il y a donc urgence à refonder nos institutions pour affronter démocratiquement les défis inédits du gouvernement du long terme.

 

Il faut d’abord restaurer la confiance dans la représentation politique. Premièrement, en favorisant une meilleure représentativité de nos élus. Comment penser que l’Assemblée nationale pourra légitimement élaborer les réformes qu’exige l’enjeu écologique si elle reste ce qu’elle est : un club de vieux mâles blancs bourgeois ? Cela implique la proportionnalisation des scrutins, le mandat unique et la limitation du cumul des mandats dans le temps, l’application systématique de la parité, un véritable statut des élus.

 

Deuxièmement, il faut instaurer un régime pleinement parlementaire de responsabilité. Le président de la République accapare le pouvoir gouvernant sans contre-pouvoir parlementaire. Cette exception française qui affranchit le pouvoir de tout contrôle doit prendre fin. Comme chez nos voisins européens, il faut conférer au seul Premier ministre et à son gouvernement la détermination et la conduite de la politique de la Nation sous le contrôle d’un Parlement renforcé.

 

Troisièmement, nous devons construire un véritable espace délibératif parlementaire. Pour cela, l’opposition parlementaire doit être renforcée dans sa fonction d’interpellation, dans sa capacité à mobiliser des instruments de contrôle, d’investigation et d’évaluation des politiques publiques.

Tout aussi important, parce que la participation de tous est la condition d’une réponse aux défis écologiques, il faut repenser les processus décisionnels à tous les échelons du territoire - dans un Etat fortement décentralisé, voire fédéral -, dans une logique d’inclusion de la population. Des outils participatifs ou délibératifs (budgets participatifs, jury citoyens) doivent être largement diffusés, la démocratie directe doit être développée et enrichie (en articulant l’initiative référendaire populaire et des procédures de débat public), la «gouvernance à cinq» (Etat, collectivités, salariés, employeurs, ONG) doit devenir un standard, les citoyens doivent pouvoir inscrire par pétition une question à l’ordre du jour du Parlement.

 

Surtout, il faut inventer une nouvelle architecture institutionnelle à la mesure des défis écologiques contemporains. Ces derniers ont des caractéristiques qui contredisent le principe même du gouvernement représentatif. Ils se jouent des frontières politiques, alors que les représentants sont élus dans un territoire dont ils défendent les intérêts.

 

Plus encore, nous ne sommes plus en mesure de juger par nous-mêmes les effets de nos actions sur l’environnement. Dès lors, le principe du gouvernement représentatif, à savoir le renvoi au jugement ultime du citoyen, est mis à mal. D’autant que les problèmes écologiques sont souvent invisibles et imprévisibles et que nous sommes, tout comme nos représentants, incapables de connaître par nous-mêmes notre exposition aux risques environnementaux. Non seulement nous ne pouvons donc plus être les juges ultimes des politiques publiques mais nos élus ne sont pas plus capables que nous d’anticiper certaines des difficultés à venir. C’est ainsi un autre aspect du gouvernement représentatif qui est affaibli, celui octroyant aux élus une plus grande sagesse qu’à leurs électeurs.

 

Enfin, l’inertie et l’irréversibilité des atteintes à la biosphère se heurtent à nos habitudes de vie et à nos intérêts actuels, alors que les élus sont censés préserver les unes et défendre les autres : entre la jouissance immédiate des individus-électeurs et la considération d’enjeux vitaux à long terme pour le genre humain, le choix est vite fait dans notre système politique. Produire et consommer moins contredit le cahier des charges de la démocratie telle qu’elle a été pensée au temps des Lumières : organiser la société afin que chacun puisse maximiser ses intérêts, produire et consommer le plus possible.

 

Cette nouvelle architecture prenant en charge les intérêts du long terme repose sur trois piliers.

Il faut d’abord introduire une science éclairante dans l’espace public, en nous dotant d’un instrument impartial de veille et de diagnostic sur l’état de la biosphère, au service des responsables politiques et des citoyens, et donc de l’élaboration et de l’évaluation démocratique des politiques publiques : un «collège du futur» composé de scientifiques provenant des disciplines expérimentales mais aussi des sciences humaines et sociales, détachés pour un temps de leurs organismes de recherche respectifs.

 

Il faut ensuite tirer les conséquences de l’entrée inédite en politique de la Nature en instaurant une nouvelle chambre parlementaire dédiée aux enjeux environnementaux, l’«Assemblée du long terme», composée de personnalités qualifiées et de citoyens tirés au sort. Sa légitimité ne repose pas sur le principe représentatif, mais sur sa capacité à se dégager du court terme. Préserver la biodiversité ou la stabilité du climat sont des objectifs à caractère universel et non des intérêts catégoriels. Le problème n’est donc pas de représenter tels intérêts contre tels autres. En conséquence, cette troisième chambre ne vote pas la loi, dans une délibération où s’affrontent fatalement ce type d’intérêts. Elle peut uniquement, en amont, concevoir et proposer des projets de loi liés au long terme, comme la refonte du système fiscal favorisant une économie économe de ses ressources. En aval, elle dispose d’un droit de veto constructif sur les lois avant leur promulgation, qui contraint les assemblées à délibérer à nouveau. Son pouvoir consiste avant tout à injecter dans le débat parlementaire la préoccupation du long terme, à imposer justement qu’on en débatte.

 

Enfin cette préoccupation doit être inscrite au sein du pouvoir gouvernant. Ce doit être, bien sûr, l’affaire de tous, ministères et administrations. Mais il faut un dispositif d’impulsion spécifique : une «présidence du long terme». Le président de la République élu au suffrage universel ne gouverne pas. Son pouvoir ne consiste pas à élaborer des normes ou à nommer aux emplois publics - tâches du gouvernement - mais à solliciter les autres pouvoirs. Il est dès lors celui qui, avec une vision d’ensemble des activités gouvernementales, mais sans être dépendant des contraintes de l’agenda politique, porte au sein du gouvernement les exigences du long terme. Informé du détail des activités du gouvernement, il peut le saisir de tout sujet, inscrit alors à l’ordre du jour du Conseil des ministres, auquel il participe à sa demande. De même il peut saisir les chambres parlementaires de toute question, exercer un droit de veto constructif sur les projets de loi avant leur promulgation. Il peut enfin saisir l’«Assemblée du long terme» pour lui demander d’élaborer une proposition de loi rentrant dans ses attributions.

 

Par DOMINIQUE BOURG Professeur à la faculté des géosciences et de l’environnement de l’université de Lausanne, BASTIEN FRANÇOIS Directeur du département de science politique de la Sorbonne et conseiller régional EE-LV

 

http://www.liberation.fr/politiques/01012355506-pour-une-vie-republique-ecologique

 

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 17:13

el-clermond.jpgChères ami(e)s,

 

Je vais vous faire une confidence. Grâce à vous, qui m’avez désignée, je suis une candidate à la Présidence de la République fière de porter les idées de notre maison commune, Europe Ecologie Les Verts.

 

Je suis une candidate qui porte l’espoir d’un monde nouveau. Celui pour lequel se battent les écologistes sur la planète, notre maison commune. Avec vous, je veux rendre ici hommage a José et Maria da Silva, deux militants écologistes lâchement assassinés au mois de mai dernier comme le syndicaliste brésilien Chico Mendes qui en 1988, était victime des grands propriétaires terriens parce qu’il défendait la foret, la biodiversité et les peuples indigènes qui l’habitent.

 

Je suis aussi une candidate préoccupée par les conséquences de la crise financière la plus grave depuis la Guerre. Disons-nous la vérité ! La campagne électorale qui s’ouvre sera passionnante mais difficile, pour nous les écologistes. Nous devons garder en mémoire ce que L’Histoire nous enseigne. Les menaces que fait peser sur les peuples la désorganisation et la violence d’un système économique à bout de souffle peuvent conduire au pire.

Si nous voulons convaincre nos concitoyens de ne pas céder aux sirènes de replis identitaires et démagogiques, nous devons faire preuve à la fois de beaucoup d’audace, de courage et de réalisme. Vous avez choisi une jeune en politique mais expérimentée dans les affaires du monde. Vous avez tracé une feuille de route à la mesure du défi qui nous attend : défendre des idées neuves pour réformer radicalement un système qui est en train d’imploser sous nos yeux ; proposer des solutions précises pour éviter que les désordres ne conduisent à aggraver les injustices écologiques et sociales dont nous souffrons tous, et plus particulièrement les plus vulnérables.  

 

Je veux prendre d’abord pour exemple, évidemment, l’actualité économique dramatique de cet été. Il ne nous suffit pas de dénoncer la crise actuelle comme la conséquence inéluctable d’un système productiviste et d’une mondialisation financière qui conduisent tout droit à la catastrophe. Il faut proposer des mesures concrètes pour éviter un chaos planétaire.

 

Les solutions pour réduire les dépenses et augmenter les recettes publiques existent. Nous, les écologistes, nous ne voulons pas léguer à nos enfants les dettes de toutes sortes. Il faut en finir avec tous les gaspillages :

- Les privilèges fiscaux accordés aux fortunes les plus élevés   et aux multinationales. 172 milliards d’euros par an.

- L’entretien de l’arsenal nucléaire militaire. 4 milliards d’euros par an.

- La fraude fiscale :, 30 a 40 milliards d’euros par an. 

Nos solutions ont aussi pour nom l’harmonisation européenne de la fiscalité . Notre continent est la zone du monde où la concurrence fiscale est la plus forte. Entre la concurrence fiscale et le modèle social, moi j’ai choisi.

Je choisis aussi, comme nous l’avons proposé au Parlement Européen, de taxer les transactions financières  créant ainsi 170 milliards d’euros de recettes nouvelles.

 

Je veux rétablir la justice fiscale en France en refondant les règles actuelles, totalement injustes. La progressivité de l’impôt c’est le contraire de la démagogie, c’est un acquis démocratique qu’il faut défendre. Je suis la seule à dire la vérité aux français à ce sujet : nous ne pouvons pas défendre notre modèle de société et réduire l’endettement à fiscalité constante.

 

Les solutions pour dépenser mieux existent aussi. Elles ont pour nom l’investissement dans les énergies renouvelables, le lancement d’un plan d’économies d’énergie, les primes à la consommation locale et durable.

 

 Voilà des pistes précises. Je doute fort que le Président de la République et le Premier Ministre, qui doivent prendre des mesures urgentes dans les jours qui viennent, les retiennent. Même si Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont parlés d’une taxe sur les transactions financières. Leurs réponses ne sont pas à la hauteur. Leur règle d’or est inefficace économiquement et absurde politiquement. Non, M. Fillon, la France n’a pas besoin d’une union sacrée, elle a besoin de solutions nouvelles. Je soumets ces idées aux Français qui devront décider, dans neuf mois, comment relever durablement les DEFIS: financer la reconversion écologique, défendre notre modèle social et les services publics, réduire progressivement  notre endettement.

 

Cette crise n’est pas boursière. Elle est celle d’un modèle de développement. Cette crise n’est pas nationale. Elle est celle de la mondialisation libérale. Nous devons y apporter des réponses qui à la fois protègent les Français et engagent un nouveau cours dans la construction d’une véritable politique européenne.  Avec Claudia Roth, co-présidente des Verts allemands, nous ferons rapidement des propositions communes en ce sens.

Oui, il est possible d’agir pour désarmer les marchés financiers. Cela fait vingt ans que je m’attache à cette question, d’abord comme juge au pôle financier quand je luttais contre la corruption, ensuite quand les gouvernements norvégiens et islandais m’ont demandé de les conseiller, enfin aujourd’hui comme présidente de la commission du développement du Parlement Européen. Oui, les leviers existent pour imposer un nouveau cours à la finance internationale. Rien ne nous empêche d’interdire définitivement les ventes à découvert qui permettent de spéculer sur la baisse d’un titre qu’on  ne détient même pas. Rien ne nous empêche de fermer les marchés de gré à gré de produits dérivés qui sont des marchés opaques. Rien ne nous empêche d’interdire la spéculation sur les dettes souveraines en interdisant les CDS ‘nus’.  Rien ne nous empêche de créer rapidement une agence de notation publique et européenne. Rien ne nous empêche de conduire un audit de la dette des pays de l’union européenne. Les citoyens ont le droit de savoir.  Au nom de mon expérience, je vous le dis : les hedge funds, les fonds de pensions, les paradis fiscaux, les traders ou les banquiers ne feront plus la loi.

 

Chers amis, mon expérience de juge m’a appris une chose essentielle. Pour faire justice, il convient d’avancer pas à pas, en gardant toujours comme ligne de conduite l’intérêt général. Ce dernier, nous le savons bien, passe désormais par une refonte complète de nos économies et une revitalisation de nos démocraties. Nous avons, nous les écologistes français, une responsabilité fondamentale : conduire l’écologie au pouvoir dans l’un des pays les plus puissants de la planète. Nous ne le ferons pas en un jour. Nous ne le ferons pas seuls. Mais je suis déterminée, croyez-moi, à le répéter tout au long de notre campagne :  sur bien des sujets qui nourrissent aujourd’hui l’actualité politique, les écologistes ont raison depuis trente ans !

 

Souvenons-nous de la campagne présidentielle de René Dumont en 1974 qui à la télévision, un verre d’eau à la main, nous avait décrit ce qui allait se passer : « Je bois devant vous un verre d’eau précieuse puisqu’avant la fin du siècle, elle manquera ».

Il serait aujourd’hui le premier à dénoncer le retour des famines, notamment dans la Corne de l’Afrique, où un drame humanitaire majeur est en train de se jouer.

Privatisation des biens publics, risques nucléaires, atteintes à la biodiversité, dangerosité des OGM, dégâts de l’agriculture intensive : les écologistes ont étés les lanceurs d’alertes, ils sont aujourd’hui les porteurs de solutions. Il est désormais temps qu’elles prennent toute leur place. L’écologie, c’est maintenant ! Et pour que les choses soient encore plus claires : nous n’avons pas seulement l’intention de faire témoigner nos idées dans le grand débat démocratique qui s’ouvre. Nous avons la volonté de les faire gagner !

 

Ces idées tiennent principalement en quatre grands chapitres.

 

Premièrement, pour préserver l’avenir et prévenir de risques majeurs, nous voulons une transition énergétique pour sortir de l’économie carbone et du nucléaire. La sortie du nucléaire en vingt ans est réalisable.. Les économies d’énergies, l’efficacité énergétique et les filières de l’énergie renouvelable  sont riches de centaines de milliers d’emplois, comme l’ont si bien compris les allemands.  La France n’a pas le droit de prendre le risque d’un nouvel accident nucléaire. Du dérèglement climatique à la catastrophe de Fukushima, chacun mesure les conséquences de politiques irresponsables qui peuvent se résumer par : « après moi, le déluge » ! Nous savons aujourd’hui que le risque d’un accident nucléaire majeur en Europe n’est pas un risque mais une certitude, comme nous l’ont démontrés Bernard Laponche et Benjamin Dessus. Pour nous, la sortie du nucléaire ne se négocie pas, elle s’impose. Il faut que les choses soient claires : il n’y aura pas d’écologistes dans un gouvernement qui n’engagerait pas la sortie du nucléaire.

 

Deuxièmement, cette transition énergétique suppose une transformation écologique de l’économie, fondée sur la relocalisation et la reconversion des industries ainsi que sur une protection des frontières européennes à partir de critères environnementaux et sociaux. Il faut en finir avec  le court-termisme, la société du jetable et le culte de la croissance fondée sur des chiffres faux. Au « toujours plus » du PIB, nous devons opposer le « toujours mieux » des citoyens. La France doit se doter d’indicateurs nouveaux, en s’inspirant des propositions faites par la commission Stiglitz, vite mise au panier par le Président de la République en 2009.  Notre objectif est de bâtir une économie économe, responsable et régulée, tournée vers le long terme. Bref, une économie qui  permette de travailler mieux, moins et pour tous.

 

Troisièmement, nous nous battons pour le droit au respect et à la dignité pour tous.  Nous voulons particulièrement lutter contre la discrimination territoriale. Les banlieues et les zones rurales abandonnées à leur sort ne sont pas une question secondaire. C’est là que se joue l’avenir de la République. Le sentiment d’exclusion des populations qui n’ont pas accès à des services publics adapté et à des conditions de vie décentes est une véritable bombe à retardement. Nous venons d’en voir une forme d’explosion en Angleterre. Les Français réclament de la dignité face aux discriminations de toute sorte. Ils réclament de la justice sociale face au chômage qui frappe particulièrement les jeunes. Ils réclament de la sécurité face aux violences et aux incivilités. L’écologie de responsabilité que je défends, c’est d’abord le refus d’accepter une société à deux vitesses : celle pour les nantis des centres villes et des quartiers d’affaires ; celle pour les exclus des zones abandonnées à leur sort.

 

Quatrièmement, nous voulons le renouveau démocratique. Définir le bien commun, c’est l’affaire de tous. La politique appartient à tous ceux qui veulent agir pour l’intérêt général. C’est une question de principe, bien sûr, mais c’est aussi une question de pragmatisme: on a besoin de tout le monde ! Je plaide pour que nos institutions s’ouvrent enfin à l’énergie créatrice de la société. Je plaide pour un printemps démocratique qui, face à la puissance des forces de l’argent, donne une légitimité plus forte au politique. Je m’engage pour une 6e République. Proportionnelle, parité, non cumul des mandats, droit de vote des étrangers : nous sommes pour la redistribution des pouvoirs et nous nous engageons à le faire si les électeurs nous en confient le mandat.

 

Chers amis,

 

Nos idées sont ambitieuses, mais elles sont à la hauteur du grand débat démocratique qui s’ouvre. Notre pays sort abîmé du quinquennat de Nicolas Sarkozy.  Permettez-moi de le qualifier d’un seul mot : recul. Recul écologique que symbolisent l’abandon de ce qui avait été négocié lors du Grenelle de l’Environnement ou les atermoiements sur les gaz de schiste. Faut-il rappeler la déclaration de Nicolas Sarkozy, il y a un peu plus d’un an : « l’environnement, ça commence à bien faire ». Recul économique et social, encore, que symbolisent le bouclier fiscal et l’aggravation des inégalités en matière de retraites. Faut-il rappeler que l’espérance de vie d’un ouvrier, à 35 ans, est de 6 ans inférieure à celle d’un cadre supérieur ? La réforme des retraites conduite par le gouvernement est une reforme en trompe-œil. Nous reviendrons au droit à la retraite à 60 ans et engagerons une réforme juste et durable.

 

Recul des libertés publiques, enfin, que symbolise l’accumulation des lois répressives. Absence d’éthique assumé et même revendiquée : les affaires Woerth-Bettencourt, Alliot-Marie-Ollier, Lagarde-Tapie, et aujourd’hui l’affaire Takieddine. Qui est Takieddine ? Un homme d’affaires peu recommandable. Un ami intime du clan Sarkozy : Hortefeux, Copé, Guéant. Un financeur supposé de la campagne d’Edouard Balladur. Un homme qui a reçu du patron de Total à l’automne 2009 9,8 millions de dollars, avec la bénédiction de l’Elysée. Cet argent a transité par les paradis fiscaux quelques mois après que Nicolas Sarkozy a décrété la fin des paradis fiscaux. Aujourd’hui comme hier je reste déterminée à lutter contre la corruption, y compris lorsqu’elle touche au plus haut sommet de l’Etat. Ici, nous sommes face à une affaire d’Etat.

 

Oui, chers amis, le temps de l’alternance est venu. Certains s’inquiètent. Une candidature écologiste est-elle bien nécessaire ?  Je veux vous faire partager ma conviction profonde. Pour gagner la présidentielle, notre voix n’est pas un problème, elle est une solution. On nous parle sans cesse du 21 avril 2002. Mais on oublie que la gauche a également perdu en 1995 et en 2007.  Alors, qu’il nous soit permis cette fois de faire différemment.  Nous allons démontrer que le vrai parti du changement, c’est nous. Après nos succès des «élections européennes et des élections régionales, nous ne sommes pas là pour jouer les seconds rôles mais pour forger les conditions de la victoire.  Vous m’avez choisie comme candidate à la Présidence de la République pas comme candidate au ratissage des voix écologistes pour le compte du Parti socialiste !

 

Nous sommes décidés à utiliser le premier tour de l’élection présidentielle pour que se mette en place un nouveau paysage politique. Et proposer une alternative à la simple mécanique de l’alternance. Nous n’avons aucun complexe face au Parti socialiste. Il s’est trop souvent comporté de façon hégémonique, voire méprisante face à nos demandes légitimes. Il a trop souvent renié ses engagements et poursuit encore des grands travaux inutiles comme l’aéroport de Notre Dame des Landes ou l’incinérateur de Clermont Ferrand.

 

Nous ne partons pas de rien. Trois millions d’électeurs nous ont fait confiance lors des européennes de 2009 et presque autant lors des régionales de 2010. Je pense d’abord à eux, mais aussi à tous nos concitoyens qui s’interrogent, et je veux leur dire simplement : la seule manière de construire une victoire qui trace la voie du changement écologique et du renouveau démocratique, c’est de voter pour nous.

 

Je veux dire solennellement ici que j’entends bien porter notre message auprès de tous les électeurs, y compris auprès de ceux qui peuvent être égarés par la démagogie du Front national. Le spectre du racisme et de la xénophobie hante l’Europe. Pas un jour ne passe sans sa livraison d’attaques contre les musulmans. Pas une semaine sans mise en cause des populations immigrées. Pas un mois sans une offensive contre les droits des minorités. Nous refusons ce visage de l’Europe et de la France. La haine n’est pas une solution à la crise. Elle n’est qu’une réponse dangereuse pour maintenir les privilèges des profiteurs. Un gouvernement qui veut ficher les plus fragiles d’entre nous est un gouvernement qui rompt avec l’esprit de la République.

Nous le savons bien : une parole de haine crée les conditions du crime de haine. Je veux m’arrêter ici un instant sur le drame terrible que vient de vivre mon pays natal, la Norvège. Vous avez entendu le poignant témoignage de mon ami, Audun Lysbakken, ministre de l’intégration qui a accepté notre invitation à venir parler devant vous.

 

Nous savons donc qu’il est possible d’opposer aux actions terroristes, non une guerre de civilisation, mais encore plus de démocratie, de solidarité, de transparence et de fraternité.

 

Il faut retrouver les valeurs de notre République pour affronter les défis de demain.

 

Chers amis,

 

Au moment où commence véritablement notre campagne pour l’élection présidentielle, je vous propose d’accepter un moment d’humilité. Nous avons un projet de transformation écologique de la société. Nous proposons des mesures précises pour faire face à la crise financière et avancer pas à pas vers une économie durable et une démocratie rénovée. Mais nous n’avons pas nécessairement réponse à tout. Notre campagne doit être l’occasion d’écouter et de donner la parole à celles et ceux qui croient, comme nous, qu’un autre monde est possible et nécessaire.

 

Nos concitoyens ne nous ont pas forcément attendus pour prendre en main leur engagement écologique. Songeons au bouleversement des comportements que constitue, depuis vingt ans, l’acceptation du tri sélectif. Songeons au travail sur la biodiversité que prennent en charge, sur le terrain,  des milliers d’associations. Songeons à l’élan citoyen qui entoure les AMAP, les jardins partagés, l’aspiration à mieux se nourrir dans le cadre de la souveraineté alimentaire ! Pensons à tous les entrepreneurs qui font l’économie verte.  Notre mission est d’ouvrir une perspective politique crédible à cette ébullition de la société.

 

Dans ce monde en crise, l’espoir nous vient aussi de l’autre côté de la Méditerranée. Nous pensons aux printemps démocratique des peuples arabes, aux luttes solidaires des indignés de Grèce, d’Espagne ou d’Israël. Au courage des Syriens qui affrontent à mains nus un régime sanguinaire.

 

 

 

Notre campagne présidentielle, je veux le souligner également, s’articule avec celle des candidats écologistes aux élections législatives qui suivront. Ces derniers seront autant d’ambassadeurs dans chacune des circonscriptions. Je serai leur porte-parole au niveau national. Ils seront mes porte-paroles au niveau local.

 

Je suis française et fière de l’avoir choisi. Je suis aussi une binationale et fière du mélange de cultures que je porte. Je suis fille de couturier militaire et fière de ma famille. Je suis encore une auditrice de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale, dont j’ai suivi l’enseignement en 1996, et fière de mon intérêt pour les questions de défense. A ceux qui ont eu l’outrecuidance de me manquer de respect – je pense notamment à François Fillon -je dirai simplement ceci, au moment où débute notre grand débat national.  MOI, JE ME REFUSE A TRIER ENTRE LES FRANÇAIS, SELON LEUR DATE DE NATURALISATION ou leur lieu de naissance.  Je suis française par choix, par amour pour la France, ses valeurs et par amour pour mes compatriotes. Je ne suis jamais descendue dans le palais d’un dictateur. je n’ai jamais confondu l’argent public et l’argent privé.

 

Et je veux rappeler ce que Théodore Monod, humaniste, pacifiste et grand officier de la Légion d’Honneur, avait répondu à François Mitterrand qui l’avait invité à assister au défilé du 14 juillet 1988 : « Je continue à nourrir le vivant espoir que le jour viendra où la fête nationale ne sera plus seulement militaire et verra défiler aussi les bûcherons, les cheminots, les mineurs, les instituteurs, les infirmiers et plus uniquement les hommes de guerre ».

 

Chers amis, la campagne sera rude, mais je souhaite qu’elle soit belle. Nous avons des atouts formidables, à commencer par une génération de jeunes écologistes qui sont le ferment de l’écologie de demain. Je veux saluer aussi, à travers vous,  les milliers de militants de notre organisation ou de notre coopérative, les centaines de groupes locaux enracinés sur le terrain qui sont prêts, demain, à engager le combat électoral.

 

Que les écologistes rassemblés se mettent en ordre de marche, qu’ils construisent partout des comités de soutien, qu’ils aillent chercher chaque voix, car chaque voix comptera.  Ensemble, je vous le promets, nous allons remettre les marchés à leur place, remettre l’écologie au centre DE L’ECONOMIE et remettre la démocratie au pouvoir. Je suis fière de vous représenter dans ce combat. Ensemble, nous allons faire gagner nos idées. Vive l’écologie, vive l’Europe vive la République, vive la France!

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 22:12

Depuis aujourd’hui se tiennent à Clermont-Ferrand les journées d’été d’Europe Ecologie- Les Verts. Au cœur des débats qui irrigueront ces journées est posée la question des enjeux de la prochaine période électorale.

 

La complexité du monde, la centralité de la question écologique dans la crise globale que nous traversons, qu'elle se décline sous forme politique, économique, environnementale, énergétique, financière, alimentaire ou sociale, appelle un nouveau projet de civilisation.
Le cycle productiviste arrive à son terme, son prolongement artificiel - comme l'illustrent entre autre le surendettement des États et la catastrophe nucléaire de Fukushima - met en danger la planète et l'humanité. 

La crise financière de l'été 2011 notamment démontre que le système déjà très fortement ébranlé en 2007/2008 n'a plus d'avenir et témoigne, hélas, de l'impuissance des dirigeants politiques et économiques actuels ; en cela, nous avons compris que, plus que jamais, nous devons nous attacher à transformer nos modes de pensée et la sociologie du pouvoir.

Les élections présidentielles et législatives sont l'occasion pour la société française de décider d'un nouveau projet et de mettre à pied d'œuvre de nouvelles équipes politiques, d’entrer enfin pleinement dans son époque et d'apporter sa contribution à l'évolution de l'Europe dans le monde pour aller vers une nouvelle ère de développement, respectueuse des personnes, des sociétés, des ressources humaines et naturelles et de leur environnement, en réponse aux maux qui nous rongent chaque jour un peu plus.

Aucune formation politique démocratique et d'opposition à Nicolas Sarkozy ne détient à elle seule la solution à nos problèmes de fond.
Seules, la conscience d’une communauté de destin, et la volonté d’imaginer et inventer les moyens d'actions qui permettront une gestion collective des crises que nous subissons, la mise en œuvre d’une certaine éthique de l'action politique et le refus de l'hégémonisme et du sectarisme, la pluralité des idées et la diversité d’une future majorité parlementaire, peuvent nous permettre d'emprunter les bons chemins…

Avec Eva Joly, désignée par les militants écologistes pour la présidentielle, et ses futures candidates et candidats aux législatives, Europe Ecologie - Les Verts postulent à l'exercice du pouvoir en tant que composante à part entière d'une coalition démocratique, écologique et sociale. Il ne s'agit pas seulement pour notre mouvement de faire entendre sa voix, il s'agit avant tout d'être en position de peser le plus possible en stimulant et coordonnant nos forces.

Des grands enjeux se dessinent pour la prochaine période électorale, autour des questions suivantes :

- Comment conjuguer une présidentialisation issue de la Ve République (accentuée par l'inversion du calendrier et le quinquennat) et la défense du  projet de politique autrement –contenu, parlementarisme actif, lien entre échelon européen et national ?
- Quelles stratégies électorales pour la transition écologique ?
- Quel périmètre politique donner à la future coalition pour avancer le plus vite possible quant à la mutation écologique, aux défis démocratiques et sociaux ? Comment établir le lien visiblement et profondément entre question écologique et question sociale ?
- Comment les écologistes peuvent-ils intervenir le plus efficacement sur les décisions publiques? (sénat, assemblée nationale, gouvernement, Europe) ?
- Comment utiliser les pratiques et les succès des écologistes au niveau du Parlement européen dans le cadre national ?
- Comment battre Sarkozy en tenant à distance des responsabilités démocratiques et républicaines les forces populistes et nationalistes ? Quels points durs et quelles priorités pour les écologistes au Parlement et au gouvernement en 2012 ?

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17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 11:01

Il y a "quelques" années , Graeme Allwright avait recomposé les parles de Marseillaise, en en faisant un chant pacifiste et plus du tout belliqueux. Et si on reprenait ces paroles dans nos cérémonies officielles?

 

Voici les paroles de La Marseillaise interprétées par Graeme Allwright :

Pour tous les enfants de la terre
Chantons amour et liberté.
Contre toutes les haines et les guerres
L'étendard d'espoir est levé
L'étendard de justice et de paix

Rassemblons nos forces, notre courage
Pour vaincre la misère et la peur
Que règnent au fond de nos coeurs
L'amitié la joie et le partage

(Refrain)
La flamme qui nous éclaire
Traverse les frontières
Partons, partons, amis, solidaires
Marchons vers la lumière

 

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17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 10:58

Voici le texte d’un ami que je trouve des plus pertinents.

 

La position exprimée par Eva  Joly sur le défilé militaire du 14 juillet et les réactions qu'elle suscite est à certains égards étonnante.

 

Réduire la fête nationale à la seule célébration de l'institution militaire et faire de celle ci le fondement de ce qui doit rassembler les citoyens/nes pose effectivement un problème de fond qui est tout sauf anecdotique.

 

Ceci d'autant que Sarkozy avait construit tout une mise en scène autour de l'événement pour l'instrumentaliser au profit de son image "d'homme d'état", symbole de l'unité nationale, ce qui n'a rien à voir évidemment avec la proximité des élections présidentielles....

 

Le 14 juillet est d'abord et avant tout depuis 1790, la fête de la Nation et donc un moment de rassemblement du peuple citoyen autour des valeurs de la République qui repose notamment sur le déclaration universelle des droits humains et des citoyens.

 

C'est aussi l'anniversaire de la prise de la Bastille, symbole de la tyrannie et de l'oppression. Il est pertinent dans le débat politique actuel de le rappeler.

 

La Nation n'est pas le nationalisme et celui ci, comme l'a très justement résumé un certain François Mitterrand en une formule concise, "c'est la guerre". La place " démesurée" que prend l'armée dans cette célébration pose effectivement problème et ce n'est pas être un antimilitariste que de le souligner. Nous célébrons par ailleurs chaque année le 11 novembre et le 8 mai qui ont marqué la fin des deux conflits les plus terribles du dernier siècle. Ce sont autant de moments où la mémoire des victimes des guerres peut être honorée comme autant de moments pour réfléchir et débattre des moyens pour développer une politique de paix et par conséquent de la place et du rôle des forces armées dans cette politique.

 

Toutes ces réactions sont d'autant plus étonnantes dans un pays où les questions de la Défense, des armées, des armements sont habituellement  marginalisées dans le débat public à commencer au sein des partis politiques. Qui se passionne pour le livre blanc de la défense ou la loi de programmation militaire ? Quel bilan de la professionnalisation de l'armée ? Pourquoi un service militaire adapté pour les DOM COM et pas pour toute la Nation ?

 

Aujourd'hui  nos armées n'interviennent pas au non de la France mais au nom des Nations Unies du moins en principe. C'est le cas de l'Afghanistan, c'était le cas en Côte d'Ivoire et c'est également  le cas pour la Lybie. Que signifie aujourd'hui, dans ce contexte,  "mourir pour la France" ? Pour quelle cause, nos soldats risquent ils leur vie ? Que signifie aujourd'hui les concepts d'intérêt national  et de défense de la Nation ? N'y a t-il pas d'autres causes qui engagent l'ensemble des Nations et l'ensemble de l'Humanité ? Qui sont nos ennemis et en quoi nous menacent-ils ? Quels sont les moyens les plus appropriés pour se protéger ? Voilà de quoi faire un vrai débat pour les candidats/es à l'élection du futur chef des armées ?

 

JMD

 

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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 23:02

La polémique n’en finit pas de grandir. La candidate écologiste à la présidentielle Eva Joly a répondu vendredi sur Europe 1 aux attaques de la droite et de François Fillon contre sa proposition de supprimer le défilé militaire du 14 juillet, en s’exclamant : « Moi je ne descends pas de mon drakkar ! Ca fait cinquante ans que je vis en France et donc je suis Française », a répondu la candidate d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à la présidentielle, qui possède la double nationalité française et norvégienne.


Leçon d’histoire du Premier ministre

Eva Joly s’est déclarée jeudi favorable à la suppression du défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Elysées, qu’elle a proposé de remplacer par un « défilé citoyen », s’attirant une cascade de critiques de la part de personnalités politiques de gauche et de droite, certains remettants en cause sa connaissance de la France.

En déplacement en Côte d’Ivoire, le Premier ministre François Fillon a jugé vendredi que la candidate écologiste n’avait « pas une culture très ancienne des valeurs françaises ».

 

Eva Joly a des amis militaires

« Sa déclaration, elle est pour moi incongrue », a répliqué Mme Joly, ajoutant qu’elle a « vécu en France sûrement plus longtemps que lui ». Mme Joly a 67 ans contre 57 pour le Premier ministre.

« Ce n’est pas parce que je soulève ce qui pour moi est un vrai problème qu’on doit me discréditer parce que je ne serais pas assez française », a déploré la candidate. « On ne peut pas me suspecter d’être antimilitariste », a-t-elle estimé, prenant pour témoins ses « amis militaires ».

« Comme toutes les Françaises et tous les Français, j’ai du chagrin lorsque je vois que des soldats meurent, mais moi ce que je souhaite c’est que les forces vives de la nation se réunissent le 14 juillet pour que nous fêtions ensemble ce qui nous réunit », a-t-elle réaffirmé.

 

Duflot et EELV le parti réagissent

Plus tôt dans la journée, Europe Ecologie-Les Verts (EELV) exprimait son indignation dans un communiqué à la lecture « des réactions aux relents xénophobes que des responsables de la majorité et du Front National » ont faites à la proposition d’Eva Joly. Le porte-parole du parti, Pascal Durand, a « dénoncé avec la plus grande fermeté, les insinuations malsaines sur la bi-nationalité d’Eva Joly et sur son prétendu manque de culture française, alors que son passé de magistrat intègre et respecté, démontre tout son attachement à notre République française ».

 

Joly plus française que Fillon ?

La secrétaire générale s’est également exprimée sur RTL : « Les propos du Premier ministre et de certains responsables de UMP qui mettent en cause la qualité même d’Eva Joly et son attachement à la France, je trouve ça insupportable», a déploré Cécile Duflot sur RTL. Elle a vertement répondu à François Fillon : « Eva Joly est peut-être plus française que lui étant donné son âge, elle est française depuis 50 ans […] J’ai honte qu’un Premier ministre de mon pays puisse tenir de tels propos, je suis extrêmement choquée »..

 

Ouest France, le 16 juillet 

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